30 septembre 1997

Déception générale ce matin. J'ai assisté à mon cours de deuxième année du programme de sciences politiques "Vie politique canadienne". Je ne cacherai pas que j'ai pris ce cours pour augmenter ma moyenne et non parce que j'espère y apprendre quoi que ce soit. Mauvaise approche direz-vous, mais le système d'éducation actuel n'évalue pas ce qu'on apprend, que l'on retient par intérêt personnel et que l'on applique dans notre vie ensuite mais bien ce que l'on a retenu par coeur pour l'examen.
bref. J'ai fait bien des stages et des conférences dans la domaine politique mais là, j'avoue que les commentaires les plus burlesques que je n'ai jamais entendu viennent de ces étudiants universitaires, de deuxième année, en sciences politiques. Entendre un étudiant affirmer que la Colombie-Britannique est le grenier du Canada en raison de son blé (sic), que le gouvernement fédéral veut garder le plus de pouvoir possible (quand on sait qu'il décentralise massivement pour économiser!), que John A. Macdonald était un loyaliste venu des États-Unis (elle est bien bonne quand même!), que l'unique raison derrière la création du Canada, c'était la menace des américains (quand on sait qu'à l'époque, ils étaient encore occupés à se taper dessus, entre eux!), que Macdonald avait peur de se faire voler la Colombie-Britannique par les américains (mais il s'en foutait royalement puisque la C.B. n'existait pratiquement pas encore, le train ne s'y rendant pas à cette époque!)...Bref, c'était le festival de la débilité et de la je-ne-connais-pas-du-tout-de-quoi-je-parle-le-Canada-c'est-quoi-ca? Petite erreur du prof, qui soit dit en passant, semblait aussi désespérée que moi devant ces étudiants, avant de leur donner un texte sur les raisons derrière l'A.A.N.B. (L'Acte de l'Amérique du Nord Britannique, notre constitution), elle aurait dû leur donner une copie de l'A.A.N.B à lire et à comprendre. De cette manière au moins, ils auraient su de quoi ils parlaient. Mais bon, la prof a sûrement supposée, avec raison, qu'un étudiant de deuxième année universitaire, avait déjà lu l'A.A.N.B. Notons au passage, qu'on lit ce texte au Québec en sec.4, dans le cadre du cours d'histoire. Et le comble, la cesire sur le sunday, la citation du jour: "Oui mais si on permettait à tout le monde au Canada de dire qu'ils sont différents puis de s'occuper de leurs affaires en disant qui sont pas mieux mais différents, ca règlerait tous les problèmes, non?" Et ben bravo mon grand, tu viens de comprendre l'entente de Calgary...Uniques mais TOUS ÉGAUX. Voilà, nous vivrons maintenant tous heureux, les castors gambaderont joyeusement, branches entre les dents, les orignaux chanteront le Ô Canada et les militants du Reform seront invités à titre de Duc du carnaval de Québec, aux côtés de Bonhomme...
Les amis, si c'est ca nos politiciens de demain, Jean Chrétien est un héro dont on n'apprécie pas la valeur...