En faisant de la radio, on a la chance d'apprendre les événements à travers le monde à la minute ou ils arrivent. Les meurtres, les manifestations, les déclarations...C'est comme si on s'habitue aux meurtres et on les lit sans surprise, toujours avec ce petit ton neutre de lecteur de nouvelles. Ce matin, tout allant tout croche (ça aussi, ca fait partie du métier), je n'avais pas eu le temps de lire les nouvelles avant d'entrer en ondes. Déclaration de Jean Chrétien, tuerie en Somalie et attentat en Égypte...Et écrasement d'avion en Sibérie. Bon. En plein milieu de la nouvelle sur cet écrasement d'avion, avec le ton neutre de lecteur de nouvelles, je lis " l'avion c'est écraser à peine 20 secondes après son décollage...Sur une école maternelle." C'est rare qu'on est touché par une nouvelle au moment ou on l'a lit en ondes mais là j'avoue que la surprise et la déception d'apprendre que près de 100 enfants ont perdus la vie la-dedans m'a fait perdre monpetit ton neutre. J'aurais dû lire les nouvelles avant d'entrer en ondes pour justement éviter d'avoir ce genre de surprise mais cette nouvelle-là m'a vraiment marquée...
Sur un autre sujet, je me suis souvent demander ou, dans notre société, on doit vraiment se pencher sur nos êtres chers qui sont disparus. Dans une église ou dans un lieu de culte? Devant leur tombe? Ou peut-être que le lieu n'a aucune importance dans le fond. Aujourd'hui est la neuvième anniversaire de la mort de mon grand-père. En fait, un peu mon père dans mon cas puisque c'est lui et ma grand-mère qui m'ont gardé pendant bien des années dans mon jeune âge...On l'enterra dans un cimetière horrible, sur le bord d'une grande route, loin de tout. Vous savez ces cimetières complètement débiles ou les morts n'ont qu'une plaque dans la sol qu'on ne voit pas à moins d'être droit devant. Rien ne dépasse donc dans le gazon et ca peut prendre des heures retrouver un défunt. Ça m'avait pris deux heures le retrouver la première fois que j'y suis allée. Une simple plaque, un peu anonyme, sans même de mot personnel. J'ai prise l'habitude d'y aller quand je suis à Montréal. J'y vais seule, me recueillir, avec le bruit de l'autoroute en arrière-fond et en général j'arrive à penser et à m'éclaircir les idées. C'est dommage pourtant parce que je constate que je suis sans doute la seule de la famille à m'y rendre (outre moi et ma mère, je ne suis même pas sûrs que le restant de la famille puissent même trouver le cimetière). Plusieurs tombes ont des fleurs mais celle de mon grand-père n'a jamais rien. J'y amène des fleurs mais je n'y vais pas assez souvent pour qu'il y en ait régulièrement. Pourtant, je me dis qu'il ne voit sans doute pas la différence entre avoir ou pas des fleurs qui ornent sa tombe. Et c'est sans doute la même chose pour les visites. L'important, c'est de se souvenir de lui, pas nécésairement de se rendre devant cette plaque laide ou on peut lire son nom. On le sait tous son nom. Quand j'y suis allée en novembre dernier, j'étais assise dans le gazon, à réfléchir et lorsque je me suis retournée, il y avait un cerf juste à quelques mètres derrière moi...Peut-être que dans le fond, il n'est pas si seul que ça.
dimanche, décembre 07, 1997
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