Le besoin de vivre les événements

Une idée de fou aujourd'hui. J'étais assise à la table à manger à l'heure du souper avec les nouvelles de la radio de Radio-Canada en background. En écoutant Raymond St-Pierre en direct du Liban, j'ai soudainement ressenti le besoin d'aller m'acheter une super caméra digitale SLR de 11 megapixels, de mettre la main sur un billet d'avion vers Paris, puis trouver un vol vers Damas et aller au Liban.

Documenter le conflit, le vivre comme les citoyens et envoyer mes photos partout sur la planète pour que les gens puissent eux aussi vivre le conflit et mieux comprendre la guerre.

Je le sais, c'est complètement fou mais plus j'y pense et plus j'en ai envie. Évidemment, à 29 jours de mon déménagement vers Ottawa et à l'aube d'un nouvel emploi très excitant et pour lequel j'ai investi des années de lectures, de recherche et de préparation en tentant de mieux comprendre les conflits, notre pays et nos politiques, le timing ne fonctionne pas du tout.

Récemment, un grand impliqué politique m'a demandé "Qu'est-ce que tu vas faire si ça ne marche pas à Ottawa?". Honnêtement, je n'y ai pas pensé puisque ça fait 12 ans que je rêve de l'emploi qu'on m'a récemment offert alors je n'ai pas de plan B. Mais bon, j'ai répondu au monsieur "Bah, je ne sais pas, j'irai peut-être vivre à Berlin pour un an ou deux, le temps de faire une maîtrise. Question de mieux comprendre l'Europe et Berlin me fascine". Mon interlocuteur n'en est pas revenu. Les bras lui sont tombés. Il s'attendait à quelque chose du genre "je reviendrai à Moncton et reprendrai mon boulot d'avant, j'appliquerai pour être fonctionnaire à la Ville de Moncton" ou quelque chose...

Mais aujourd'hui, j'ai compris et je n'ai pas de doute. Je m'achèterai une super caméra et je partirai dans les zones de guerre pour faire de la photo. Pour documenter les conflits, pour mieux comprendre notre planète.

Et c'est fascinant, je n'ai pas particulièrement peur des bombes, des soldats ou quoi que ce soit, je suis plus motivée par l'opportunité (très dangereuse j'en conviens) de vivre l'histoire, de mieux comprendre l'humanité, les enjeux et surtout, faire ce que je peux pour permettre au reste de la planète pour comprendre ce qui se passe. Être témoin de l'histoire.