Si les Québécois pouvaient voir la campagne au Nouveau-Brunswick, je soupçonne qu'ils feraient rapidement le parallèlle avec les campagnes de peurs du fédéral contre la souveraineté et le Parti Québécois au Québec depuis l'existence même du PQ.
Quand j'entends des candidats (et des députés/ministres expérimentés, pas des petits nouveaux) traiter Shawn Graham et les libéraux de "peureux" et de "jeune dans le carré de sable", je trouve que franchement, si les conservateurs n'ont rien à dire d'autres que ces conneries-là, ils ont de toute évidence été au pouvoir trop longtemps et n'ont plus d'affaire là.
Et quand j'entend Elvy Robichaud (conservateur) défendre cette attitude et cette approche insignifiante des troupes en disant qu'il est tout à fait normal d'agir ainsi puisqu'ils veulent "questionner les idées de Monsieur Graham", je me dis que vraiment, le gars n'a aucune notions politiques de base.
Dire que son adversaire est "peureux" et qu'il a l'air d'un "jeune dans le carré de sable", franchement, y'a pas grandes idées là-dedans...C'est de la petite politique digne des peurs que le fédéral à longtemps cultivé à l'endroit de la souveraineté et du PQsans même aborder les vrais enjeux. On est en 2006, est-ce qu'on peut se parler entre adultes?
Et cette attitude explique parfaitement pourquoi les électeurs ne s'intéressent plus à la politique. Quand les élus racontent n'importe quoi, les électeurs se trouvent d'autre chose à faire de leur temps que d'écouter... On ne peut pas les blâmer.
D'un autre côté, quand j'entends Marcelle Mersereau, co-présidente de la campagne des libéraux faire la déclaration suivante : (il n'y a) "...pas d'enjeu majeur donc on peut débattre des vrais enjeux", je me dis que c'est aussi faible, malheureusement.
Chers politiciens, pour vous aider, voici mes vrais enjeux :
Survivre dans la pauvreté
La dernière fois que j'ai vérifié (il y a plus d'un an, j'avoue mais quand même) le niveau de l'aide sociale au Nouveau-Brunswick représentait grosso modo 200$ par mois. Qui est-ce qui peut vivre sur un budget comme ça? Quand l'électricité coûte près de 10 sous/Kw et que l'huile à chauffage monte en flèche?
Et imaginez, les compagnies d'huile ne font généralement pas crédit aux plus pauvres. Il faut payer avant la livraison de l'huile et les compagnies ne se déplacent pas pour moins d'un certain nombre de litres, représentant en général au alentour de 300$ ou plus. Si vous êtes pauvre, vous n'avez pas nécessairement 300$ d'un coup à mettre sur l'huile de chauffage. Mais vous n'avez pas le choix. Sinon quoi? Vous gelez jusqu'à ce que mort s'en suivre? Il faut mettre des mesures en place pour aider les plus démunis avec ce qui est un service essentiel dans une province où la température plonge dans le négatif l'hiver. Et les crédits d'impôts ne font pas la job parce qu'au départ, ils n'ont pas l'argent pour le dépenser. Un crédit ne règle rien.
La richesse par le savoir
PERSONNE au Nouveau-Brunswick ne s'en est encore rendu compte publiquement (ou ne l'a dénoncé publiquement) mais d'ici quelques années (deux peut-être?), il coûtera moins cher pour un Acadien d'aller étudier à l'université au Québec comme un étudiant "Hors-Québec" que d'étudier à l'Université de Moncton. Ainsi donc, les Acadiens devront, s'ils ont des moyens économiques limités, s'expatrier de l'Acadie pour pouvoir se payer des études universitaires, malgré le fait qu'ils ont une université acadienne dans leur propre cour. Pensez-y.
Cette situation n'est pas acceptable et doit être dénoncée.
Pourtant, je semble être la seule dans tout l'univers à avoir remarqué ce qui s'en vient...RÉVEILLEZ-VOUS!
Dans une province où le taux fonctionnel d'analphabétisme (18 à 65 ans) est de près de 60%, faut arrête de promettre et il faut passer à l'action. Le temps presse. Et ce n'est pas avec une université francophone avec des frais de scolarité de près de 5000$/an (des programmes de 4 à 5 ans!) qu'on va régler le problème. Ça prend des épreuves uniformes, ça prend des programmes d'éducations aux adultes, ça prend des cours du soirs. Ça prend tout ça gratuitement si possible. J'ai déjà révisé des travaux d'étudiants en dernière année du programme d'enseignement à l'Université de Moncton - des futurs enseignants. C'était pleins de "sontait", de "si y'aurait" et de mots qui n'existent pas. La première étape pour briser le cercle vicieux de l'analphabétisme, c'est d'avoir des enseignants qui savent écrire et lire convenablement.
La nationalisation
Les conservateurs sont, par définition, conservateurs. Mais dans une province de la taille et du niveau économique du Nouveau-Brunswick, la population bénéficierait très certainement de la nationalisation de certains services.
Les assurances automobiles sont une priorité. Les milliards de profits des compagnies d'assurances basées à Toronto et aux USA resteraient au moins au Nouveau-Brunswick et retourneraient au citoyens.
Bien que je ne sais pas comment procéder à ce moment-ci, il serait grand temps que les frais de scolarité soit contrôlé/régularisé par le gouvernement aussi je trouve...
L'environnement
En 2006, il est temps qu'on arrête de construire des centrales nucléaires et qu'on investisse dans l'éolien et les énergies marémotrices. Le potentiel éolien du Nouveau-Brunswick est prometteur. Alors que des communautés ont des difficultés économiques importantes, pourquoi ne pas les encourager à former des coopératives éoliennes. Pourquoi ne pas donner des subventions à des entreprises qui construiraient des éoliennes au Nouveau-Brunswick?
Le Nouveau-Brunswick est réputé pour avoir les plus importantes marées au monde. Qu'attendons-nous pour en tirer d'autres avantages d'une photo sur notre carte d'assurance-maladie et les touristo-dollars?
La responsabilité gouvernementale
Il est grand temps que le gouvernement assume les erreurs de son administration. Que des gens aient négocié une entente internationale sur l'orimulsion (de toute façon un des combustibles les plus polluants sur la planète!) sans ne rien signer (!!!) n'est pas acceptable. Le Nouveau-Brunswick n'a pas les moyens de se permettre des erreurs aussi grossières. Il faut miser sur la bonne gestion des ressources.
Les crédits d'impôts
Il faut être honnête, les crédits d'impôts ne fonctionnent que si les citoyens ont l'argent pour dépenser afin de pouvoir, ensuite, demander des crédits d'impôts. Les crédits d'impôts ne devraient jamais être accordés sur des besoins primaire comme l'électricité, le chauffage, l'hébergement car ils ne bénéficient alors que les plus riches. Ceux qui ont l'argent pour payer. Les plus démunis eux, ont de la misère à payer le compte au départ, un crédit plus tard ne les aide pas à arriver à la fin du mois.
D'ailleurs, à mon sens, les crédits d'impôts, c'est une reconnaissance que le système ne fonctionne pas comme il devrait. Donner des crédits d'impôts sur l'électricité, n'est-ce pas en fait admettre que l'électricité coûte beaucoup trop cher? Du moins plus cher qu'elle le devrait?
Générer de la richesse ici
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick doit soutenir les entreprises et les initiatives d'ici. Quand j'apprend que la ville de Moncton a engagé une firme du Texas pour évaluler le développement futur de son centre-ville, je n'en reviens tout simplement pas. Les gouvernements doivent encourager les entrepreneurs d'ici afin de créer des emplois ici-même plutôt que d'envoyer l'argent des citoyens de Moncton et du Nouveau-Brunswick à l'étranger.
Des emplois ici pour les gens d'ici afin de créer de la richesse ici.
L'identité néo-brunswickoise
Il n'y a pas de ministère de la culture. Malgré deux cultures, malgré que l'Acadie bourdonne d'activité culturelle. Mais qu'attendons-nous?
L'Auto-suffisance
C'est peut-être utopique, je l'admets. À l'heure actuelle, le Nouveau-Brunswick complètement dépendant d'Ottawa. Et 90% des exportations se font vers les États-Unis. Il faut diversifier l'économie. Comme ça, si jamais un partenaire nous laisse tomber, nous ne sommes pas dépendants. Il y a sûrement moyen d'atteindre cet objectif, il faut juste penser autrement...
Inclure les jeunes dans un projet de société
D'ici peu, il coûtera moins cher à un Acadien d'aller étudier à l'université au Québec. En 2006, la planète est toute petite et pour moins de 1000$, on peut aller n'importe où sur la planète ou presque. Le monde est notre terrain de jeu. Pourquoi les jeunes resteraient/retourneraient au Nouveau-Brunswick? Qu'y a-t-il au Nouveau-Brunswick pour eux? Quelle sera leur qualité de vie? Ils voudront former une famille mais il n'y a presque pas de garderies. Ils voudront démarrer leur propre entreprise, mais quels programmes peuvent les aider? Pourront-ils accéder à la propriété?
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5 commentaires:
Amen! Bravo Julie.
Enfin, il y a quelqu'un qui le dit : "Quand les élus racontent n'importe quoi, les électeurs se trouvent d'autre chose à faire de leur temps que d'écouter... On ne peut pas les blâmer."
Et ça, c'est autant d'un côté comme l'autre.
C'est déja moins cher étudier au Québec comme hors-Québec, en plus t'as une meilleure éducation, qu'étudier à l'Université de Moncton.
Pas mal d'accord avec ton billet Julie.
L'exception est l'environnement.
Les éoliennes et l'énergie marémotrice ont de sérieuses conséquences sur l'environnement.
Même si on n'est pas un oiseau ou un poisson, on peut penser au coup d'oeuil et au bruit.
Mais le pire, c'est que ça couterait PLUS CHER que le nucléaire! La France et l'Ontario ont le nucléaire comme source PRINCIPALE d'énergie électrique. Même l'Iran en veut.
Pense à ça quand tu blog avec l'électricité pas cher de l'Ontario.
Sam, quelques petits points :
-L'éolienne, ça ne détruit pas le paysage si on les mets au large, comme le danemark et d'autres pays de la même région du nord de l'Europe. Ça règle aussi la question du bruit.
-Des centrales marémotrices, c'est pas très gros, pas particulièrement laid et ça ne fait pas particulièrement de buit.
-Sam, j'aimerais savoir où tu prends tes infos parce que c'est démontré par plusieurs associations et groupes d'intérêt divers que l'installation d'un nombre d'éoliennes équivalentes à la puissance que produirait une centrale nucléaire coûterait MOINS cher (la moitié moins cher!) que de construire une deuxième centrale.
Ceci est particulièrement vrai quand on regarde le taux de rendement de Pointe Lepreau, qui a, au cours de la dernière décennie, passé des périodes considérables sans pouvoir fonctionner.
Finalement, dernier argument en faveur du coup d'oeil. Je t'invite à jeter un coup d'oeil aux photos actuelles de Pripyat. Je vais te dire, c'est VRAIMENT pas joli. Alors entre quelques éoliennes et un Pripyat, je choisi l'éolien n'importe quand.
Sans oublier non plus qu'on ne sait pas quoi faire avec les résiduts nucléaires. On a beau dire que c'est une énergie propre, reste qu'on est pris pour des MILLIERS d'années avec les déchets radioactifs... Encore de la pollution de la planète.
En parlant de l'Ontario, tu sais sûrement qu'ils sont en train de réexaminer comment ils se procureront 51% de leurs ressources énergétiques. Ça ne doit pas regarder très bien pour qu'ils choississent le nucléaire puisque l'asso. de l'énergie nucléaire du Canada (ou je ne sais quel est leur titre officiel) a ressenti le besoin d'investir dans des campagnes médiatiques majeures. Si ça allait si bien que ça pour le nucléaire, ils ne mettraient pas autant d'argent à convaincre la population et les autorités.
Et à l'heure du terrorisme, construire des centrales nucléaires représente quand même un risque. C'est pas mal plus facile de concentrer ses efforts sur une seule cible et bombarder une centrale nucléaire (enfin, il me semble, je ne suis pas terroriste) que de bombarder des champs d'éoliennes. Sans compter que des éoliennes, si ça explose, ça ne contamine pas des centaines de kilomètres avec du matériel radioactif!
Julie,
quand reviendras-tu te présenter aux élections du NB... on a grandement besoin de toi et de tes idées!!!
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