lundi, février 26, 2007

Élection au Québec : l'importance du gel des frais de scolarité

Ça me met en beau maudit chaque fois que j'entends Jean Charest, ses ministres et d'autres élus et non-élus affirmer le plus sérieusement du monde que :

1) Le Québec doit dégeler les frais de scolarité pour rejoindre la moyenne canadienne
2) Une hausse des frais de scolarité ne diminuera pas l'accessibilité aux études post-secondaires
3) Dégeler les frais permettra de mettre fin au sous-financement critique des universités québécoises

En 1996, lors de mon admission à l'Université de Moncton, les frais de scolarité entre Moncton et les autres universités québécoises étaient essentiellement au même niveau. Aujourd'hui, l'Université de Moncton coûte plus de 5 000$ par an, sur un minimum de 4 ans et dans certains cas de 5 ans selon les programmes.

Je dois admettre, bien humblement, que je n'ai pas eu l'impression, en tant qu'étudiante, d'en avoir eu pour mon argent à l'Université de Moncton.

Il est assez clair que l'Université de Moncton, malgré des frais élevés est aussi - sinon plus - sous-financé que l'UQAM ou l'UdeMtl. Comme dans les autres universités, le matériel est souvent désuet, les édifices ne sont pas en condition optimale et on coupe souvent les coins ronds, tant dans l'entretien que dans la congiergerie.

Et malgré des frais de scolarité élevés, Moncton n'attire pas nécessairement de meilleurs professeurs. Par exemple en communication, nous n'avions pas de prof de l'envergure intellectuelle d'un Pierre Bourgault. Ni d'un Jacques Parizeau. Ni d'une Louise Beaudoin.

En fait, au Nouveau-Brunswick, plus de 60% des adultes de 18 à 65 ans sont considérés analphabètes fonctionnels. C'est clair que l'accessibilité à l'université n'est pas l'unique responsable de cette statistique digne d'un pays d'Afrique. Mais ça reste que c'est innacceptable et avec des frais de scolarité qui augmentent régulièrement de plus de 10% par année (contrairement aux revenus des étudiants qui eux, augmentent rarement de plus de 10% par an!), l'Université de Moncton peut certainement être vue comme une complice de cette statistique tragique.

De son côté, l'Université de Moncton a longtemps plaidé qu'elle était sous le niveau de frais de scolarité des autres institutions en Atlantique. Sauf que la clientèle de l'UdeM n'est pas les gens de l'Atlantique, ce sont les francophones dont le choix se porte sur l'Université de Moncton, les universités québécoises ou ontariennes. That's it. Alors cette argumentation est ridicule.

Ces années-ci, l'Acadie vit un moment charnière de son développement et malheureusement, les grands esprits acadiens ne semblent pas vraiment saisir toute l'importance du moment. En effet, Il devient, tranquillement et sans fanfare, moins cher pour un Acadien d'aller étudier au Québec (dans des universités de meilleure réputation - c'est pas moi, c'est Maclean's qui le dit) que de rester en Acadie et d'étudier sur place.

La premier ministre Shawn Graham parle d'autosuffisance et du besoin de ramener les jeunes Acadiens et Acadiennes en Acadie. Il n'y arrivera jamais tant qu'il ne régularisera pas les frais de scolarité au Nouveau-Brunswick et tant qu'il sera moins cher pour un Acadien de s'expatrier à Montréal pour s'éduquer.

Ah. Et pis y'a tous ceux qui remboursent leurs prêts étudiants pendant une décennie ou plus. Quand tu as un prêt de 30 000 à 40 000$, c'est aussi moins évident de faire des enfants parce que l'argent nécessaire pour les couches va à rembourser les études.

Bref, croyez-moi, dégeler les frais au Québec, ce n'est pas la solution.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Ben voyons Julie... c'est illogique de couler dans le béton les frais de scolarité. Pour assurer le même niveau d'enseignemen au fil des ans, faudrait à tout le moins qu'ils soient indexés au coût de la vie...

scott a dit...

En fait, au Nouveau-Brunswick, plus de 60% des adultes de 18 à 65 ans sont considérés analphabètes fonctionnels.

Je pense que les nombres sont plus hauts entre les Acadiens et Acadiennes. Aussi, la plupart des individus avec un diplômé d'université, en Acadie, sont parties. D'autosuffisance la volonté se produisent seulement si l'économie est forte.

Au moment, il n'est pas.


Hey Julie, please excuse the bad grammar as I'm trying to get back to a respectable level. lol

MaZe a dit...

Hey Scott, I always have the greatest respect for the people that are trying so keep on writing in french! :)

I think the official stat was 56% of anglos and 62% of francos in NB, between 18 and 65 that are considered functionally illiterate (yeah, I feel silly not being sure about the spelling of illiterate).

MaZe a dit...

Brem : ok, les indexer selon l'indice de l'inflation, ça me va. Mais pas une cenne de plus et pas de frais cachés.