En visitant le site web du Parti communiste du Québec (oui, ça existe), on découvre que le PCQ invite ses membres à voter pour...Québec solidaire.
Encore plus intéressaant par contre, est le fait que le chef du PCQ est candidat pour QS dans Acadie. Un autre membre de l'éxécutif est aussi candidat pour QS dans Blainville. Tiré du site web du Parti communiste du Québec :
Le PCQ appelle tous ses membres, sympathisants et sympathisantes à appuyer Québec solidaire durant la campagne électorale. Le PCQ ne présente pas lui-même, sous sa propre étiquette, de candidats ou de candidates et appelle plutôt à voter pour Québec solidaire, en tout respect pour la loi électorale et en conformité avec ses engagements antérieurs.
Le chef du PCQ, André Parizeau, est lui-même candidat pour Québec solidaire, dans la circonscription d'Acadie, à Montréal. Francis Gagnon-Bergmann, qui est également membre de l'exécutif national du PCQ, est pour sa part candidat pour Québec solidaire dans la circonscription de Blainville, située plus au nord, dans les Basses Laurentides.
Sur le site web de Québec Solidaire (qui est de retour en ligne), on note aucune mention de l'implication de M. Parizeau au sein du Parti communiste du Québec. Aucune info n'est en ligne pour Blainville donc ce ne fut pas possible de vérifier la bio de M. Gagnon-Bergmann.
Permettez-moi de me faire l'avocat du diable deux minutes. Si la caravane de la FEUQ est une dépense non-autorisée durant la campagne parce qu'elle ne vise que le PLQ, est-ce que le PCQ constitue aussi une dépense non-autorisée parce qu'il appuie directement Québec Solidaire?
Je n'ai pas la réponse, je m'interroge simplement...
Je trouve ça sympathique de penser que les Québécois et Québécoises pourraient élire le chef du parti communiste du Québec sous la bannière Québec Solidaire. Qu'est-ce qui arrive s'il est élu? Il restera président du PCQ?
Et dites-moi, peut-être que je me trompe mais de mémoire de femme, c'est sans l'ombre d'un doute l'élection la plus "multi-partis" de l'histoire du Québec, non? Y'a souvent eu bon nombre de partis mais très rarement est-ce que ces partis ont bénéficiés d'autant de visibilité médiatique. Je ne me souviens pas d'une course à 5 au Québec...
1 commentaire:
Bonjour,
Je crois que quelques précisions sont nécessaires au sujet du PCQ et de Québec solidaire. À la fin des années 90, le PCQ a réalisé que la fragmentation de la gauche ne menait nulle part (pensons aussi au cas de la France et des dernières présidentielles) et qu'il vaudrait mieux briser les visions monolithiques et dogmatiques qui habitaient les différents mouvements progressistes.
En 2000, le RAP (Ralliement pour une alternative politique, mouvement co-fondateur de l'UFP pour lequel s'était présenté Michel Chartrand aux élections de 1998 dans la circonscription de Jonquière contre Lucien Bouchard) appelle à l'union de la gauche. En 2001, des élections partielles se préparent dans Mercier, à Montréal.
«L'ouverture d'une élection partielle dans une circonscription particulièrement atypique, Mercier, inspire l'appel unitaire de Paul Cliche. Tous les partis, des Verts au NPD en passant par le RAP, le PDS et le PCQ, ont répondu présents, provoquant ici et là de graves tensions internes entre les courants plus unitaires et d'autres concevant l'avenir de la gauche comme le simple fruit du développement organique de leur propre groupe.» (http://www.ufp.qc.ca/rubrique.php3?id_rubrique=22)
«La suite est connue : le candidat Cliche obtint plus de 24% des voix. [...] [Par la suite], c 'est la naissance de l'Union des forces progressistes [UFP], en juin 2002 [...]».
S'ensuit des négociations entre l'UFP et le mouvement politiuque Option citoyenne, une initiative de Françoise David. Le congrès de fusion ent ces deux organisations s'est tenu en février 2006.
Et le PCQ dans tout ça? Il est co-fondateur de l'UFP avec le RAP et le PDS (Parti de la démocratie socialiste, ex-NPD-Québec). «Lors des élections générales de 2003, et conformément à aux engagements pris par le PCQ, tous nos membres, de haut en bas, mirent toutes leurs énergies et leurs ressources derrière l'UFP.» ( http://www.pcq.qc.ca/Dossiers/PCQ/FAQ/Question3.htm)
«Pour nous, il n'y a pas vraiment de contradiction à travailler à la fois à l'unité de la gauche et à vouloir en même temps préserver notre droit d'exister comme courant distinct, y compris le fait de conserver notre organisation. Cela reflète justement le fait qu'au sein de la gauche il n'y a pas forcément uniformité de points de vue sur tout et que cette diversité, reflétée entre autres par la présence de communistes, mais aussi d'une foule d'autres courants de pensée ayant tous aussi le même droit de cité, est en fait une richesse pour la gauche.»
«Nous, communistes, sommes bien placés pour parler des graves problèmes qui peuvent découler d'une situation où l'on se mettrait justement à nier ou encore à ne plus reconnaître le droit à cette diversité. Chaque fois que cela se produit, même avec les meilleurs intentions du monde au départ, cela donne généralement de très mauvais résultats. C'est le danger du monolithi sme.»
Et le plus important, du point de vue légal: «Notre réenregistrement en tant que parti autorisé fut rendu possible grâce à un important changement apporté en 2004 à la loi électorale. Depuis 2004, il n'est en effet plus nécessaire à un parti politique de présenter un minimum de candidats ou de candidates aux élections pour conserver son enregistrement. Les membres d'un parti peuvent tout simplement appuyer les candidatures d'un autre parti et cela est parfaitement légal.»
Ainsi, Québec solidaire est le résultat d'un travail acharné, de compromis importants et d'ouverture d'esprit.
Je vous encourage tout de même fortement à lire les deux textes suivant: http://www.pcq.qc.ca/Dossiers/PCQ/FAQ/Question3.htm et http://www.pcq.qc.ca/Dossiers/QuebecSolidaire/EngagementsPourQS.htm .
En espérant répondre à vos questionnements,
Martin Patenaude-Monette
Membre de Québec solidaire, mais nullement communiste!
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