Dans le fond, plus que le mec comme tel, plus que le moment de l'histoire où il a dirigé la Russie, c'est la fin d'une époque politique qui s'éteint avec Boris Elstine.
Une époque où boire au point d'être saoûl à ne pas pouvoir se tenir debout était encore acceptable, où les gestes publiques arrogants étaient vu comme de la force et du leadership politique.
J'ai été fascinée par Elstine. Mais j'ai été encore plus fascinée par Gorbachev. Je pense que des générations entières ont été fascinée par ce géant U.R.S.S. qui est devenu une Russie démocratique.
Peut-être suis-je folle et complètement à côté de mes pompes mais moi, de voir Elstine grimper sur un tank et écraser les envies indépendantistes en Tchétchénie, ça m'avait glacé le sang. Hier, j'ai entendu Mulroney et d'autres politiciens canadiens dire que c'était là une démonstration fantastique de leadership politique.
Et je n'ai pas pu m'empêcher de me replonger dans l'époque de la guerre de Tchétchénie. À la même époque où le Québec flirtait plus que jamais avec l'indépendance. C'était le milieu des années 90. La Tchétchénie voulait se séparer de l'empire russe. Le Québec songeait à se séparer du Canada. Et puis paf, t'as un président qui envoie une offensive complète pour matter l'indépendance et qui grimpe sur un char d'assaut.
10 ans plus tard, t'as des premiers ministres qui affirment que c'était là une scène de leadership politique extraordinaire de la part de Elstine.
Je le sais que j'extrapole, je le sais que ça ne serait pas arrivé ici (enfin, c'est ce qu'on dit...). Mais je ne peux m'empêcher de faire de la projection mentale et de voir Mulroney ou Chrétien sur un char d'assaut au milieu de la Place du Canada à Montréal, lieu du gros love-in de 1995, en train de célébrer l'offensive armée sur le Québec.
Argh... je le sais, je divague totalement. Mais veut, veut pas, ça m'a troublé pour une demi-seconde hier en entendant des politiciens d'ici dire que c'était là le plus grand geste de leadership politique de Elstine.
C'est quand même fou tout le chemin qu'on a parcouru en 15 ans. On est passé de politiciens comme Elstine, des gars machos qui pincent les fesses des femmes dans les réunions et qui a un très gros penchant, même public, pour l'alcool, à des politiciens "à image" (à défaut de substance...) qui soignent tous les détails, qui ne boivent pas en public et en plus, maintenant, y'a des femmes dans ce boys club des leaders occidentaux.
Je peux comprendre Bill Clinton d'avoir le fou rire avec Elstine. Il devait bien se demander comment le gars faisait pour toujours s'en sortir alors que lui, se faisait reprocher tout et n'importe quoi...
Remarquez, ça a pas changé tant que ça, Bush a serré les épaules d'Angela Merkel, chancelière allemande, dans une réunion publique l'an passé. Merkel bouillait, elle était rouge de rage.
Ce que je me souviens le plus de Elstine, à part ses positions bizarres et sa guerre Tchétchène, c'est cette image surréelle d'un Elstine complètement saoûl, qui tente de diriger un orchestre alors que les musiciens n'ont plus aucune idée de quoi jouer et de quel tempo suivre. Ouf... Malheureusement, je n'ai pas trouvé ce vidéo sur Youtube.
mardi, avril 24, 2007
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