dimanche, juin 03, 2007

Les droits et responsabilités des blogueurs : le cas dérangeant de Zeke

Zeke, c'est un artiste mais surtout, c'est un diffuseur, un producteur et un promoteur des artistes peu connus et des talents émergents. Il est propriétaire de la galerie Zeke's Gallery à Montréal où les jeunes artistes peu connus, les artistes alternatifs et originaux peuvent exposer leurs oeuvres et organiser des événements.

Je dois dire que je suis une fan de l'engagement de Zeke depuis longtemps. Le gars fait pas une fortune, c'est sûrement pas toujours facile pour lui financièrement mais il persiste et il présente à Montréal des trucs et des gens qui ne seraient sans doute jamais présentés sinon. Alors pour son engagement envers les arts émergents, il a vraiment tout mon respect.

Mais voilà, Zeke est pris au milieu d'une histoire de fou qui pourraient avoir des répercussions pour l'ensemble des blogueurs québécois. Parce que Zeke, il est aussi blogueur. En fait, il a un blogue pour sa galerie.

Alors la question au centre du litige : est-ce qu'un blogueur qui publie un lien crédible (CBC, Radio-Canada, National Post, Gazette et autres grands médias) peut être accusé de diffamation basée sur le contenu de l'info dans les liens?

Je vous donne un exemple. Disons que je publie ceci sur mon blogue :

Tiens, tiens, Chuck Guité n'est pas le seul fraudeur, il y a aussi Jean Lafleur.

Est-ce que Jean Lafleur pourrait légalement me poursuivre pour diffamation et demander une injonction de la cour pour que je retire toute mention de son nom de mon site web? Encore pire, est-ce que Lafleur pourrait demander 25 000$ pour dommages et atteinte à la réputation?

Parce que essentiellement, c'est ça la question centrale de "l'affaire Zeke". Il a écrit un texte en mettant pleins de liens vers de l'info qu'il avait trouvé auprès de sources reconnues comme crédibles et là, ce ne sont pas les sources mais bien lui qui fait face à des poursuites légales.

Les blogueurs québécois auraient bien intérêt à suivre ce qui va se passer dans le cas de Zeke. Parce que c'est l'ensemble de la liberté d'expression des blogueurs qui pourraient s'en retrouver affectée.

Toute l'histoire (et les documents légaux) Zeke ici. Un article du Hour qui tente de résumer le tout.

En passant, Zeke n'a pas vraiment d'argent alors il se cherche un avocat pro bono ou pas cher du tout je pense...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Très, très, très troublant. Mais la question, dans le fond, c'est quelle partie de son billet était supporté par l'article et quelle partie ne l'était pas. Dans le cas en question, si l'article du National Post n'avait pas et s'il n'y avait aucune autre référence dans le billet de Zeke à l'appui des actions de Tremblay et de son association à Martorana, Tremblay avait raison. Je ne peut pas juger puisque Zeke a été ordonné de retirer le billet en question, mais lorsqu'on écrit dans un blogue quelque chose qui pourrait être vu comme diffamatoire, on se doit -- du moins je le crois -- de créer un lien pour supporter le point qui pourrait être contesté. Mais certes le plus troublant dans l'affaire, c'est que la preuve des méfaits de Tremblay existe ailleurs en ligne, donc le jugement de la cour est incorrect. Bref, on se doit d'être vigilent comme blogueur.

Anonyme a dit...

On ne badine pas avec la diffamation. La réputation de chacun est une des rares choses qui nous est propre. Elle se bâtit tranquillement à force d'efforts et de persévérance. Alors, de la voir mise à risque par un simple commentaire imprudent...

Désolé, mais il faut être giga-prudent sur ce qu'on écrit sur un blogue --ou ailleurs! La liberté d'expression ne vient pas avec le désengagement de nos responsabilités de demeurer respectueux des autres et des lois qui régissent nos sociétés.

Autant le cas de Zeke peut être troublant --et il l'est--, autant, je crois, il aura une valeur d'exemple et ainsi de faire réfléchir et d'empêcher d'autres personnes à suivre ce chemin délicat.

Prudence au clavier!

Heri a dit...

@francois la roche

ce n'est pas de la diffamation. c'est une retranscription d'un fait rendu public par d'autres médias.

en plus, jusqu'a preuve du contraire, on a encore droit d'avoir une opinion au canada.

je trouve l'affaire ridicule.