lundi, juillet 16, 2007

La fin des épiceries de quartier et des commerces locaux



J'ai eu un petit pincement au coeur la semaine passée lorsque je suis allée pour la toute dernière fois chez Goldstein.

Goldstein, c'était une petite épicerie indépendante au coin de chez moi en pleins centre-ville d'Ottawa. C'était génial, ouvert 7 jours sur 7, de 7h30 à 23h. Parfait pour les fringales et j'avais établis que je pouvais m'y rendre et revenir en un bloc d'émission de télé (part aux annonces, reviens aux annonces suivantes).

C'était toujours un peu plus cher et probablement un peu moins frais qu'à la grosse épicerie d'une chaîne connue à quelques coins de rue de plus mais contrairement aux chaînes, l'argent restait ici, dans le quartier plutôt que d'aller remplir les coffres d'une corporation américaine qui payent sans doute peu d'impôts.

Bref, le propriétaire de Goldstein, Monsieur Goldstein j'imagine, a décidé de prendre sa retraite et a donc mis la clé dans la porte de son épicerie. C'est assez triste je trouve. Et c'était assez démoralisant d'aller acheter mes derniers cossins à 50% de rabais dans un magasin à 80% vide...

Seule bête heureuse de cette fermeture : ma fidèle chienne Bébelle qui a peu se mérité 6 os à gruger pour moins de 10$ alors que c'est normalement 4$ l'os. Elle, elle était très contente de la fermeture de Goldstein. C'était la plus belle chose à arriver dans son univers de chien depuis longtemps...

Alcan, épicerie québécoise de l'aluminium
Bizarrement, la fermeture de Goldstein m'a fait pensé à la récente transaction d'Alcan. Pleins de fleurons québécois et canadiens se font acheter par des compagnies étrangères et lorsque les gens, la population autant que les politiciens, questionnent le fait que des fleurons d'ici passent à des intérêts étrangers, les responsables haussent les épaules et disent que c'est comme ça, qu'on ne pouvait rien y faire, que c'est la vie.

Faut-il absolument être le plus gros joueur au monde pour réussir? Est-ce qu'on ne pourrait pas être numéro 2 mondial? Ou juste être le plus gros au Québec ou au Canada? Est-ce que la logique capitaliste fait qu'il faut toujours grossir pour contenter les actionnaires tout-puissants? Est-ce que des actionnaires ne pourraient pas être satisfaits de faire X millions de dollars par année en profits et juger que c'est assez? Pourquoi faut-il toujours plus, même si avoir plus signifie perdre l'essence même de ce que nous sommes et vendre notre âme?

Tout ça est une question de priorités, bien sûr. Et la question que posait Goldstein était la même que pour Alcan, Gildan et toutes les autres entreprises d'ici qui passent à des intérêts étrangers.

Est-ce que, en tant que consommateur et client, je veux :
1)Encourager les gens d'ici en "achetant local" même si ça signifie que mon rapport qualité-prix n'est peut-être pas aussi extraordinaire que si j'achète chez le Méga-Mart le même produit mais version made in China pour la moitié du prix?
2)Soutenir des emplois locaux?
3)Juste payer le moins cher possible, même si je dois me fermer les yeux sur où (Chine, Inde, etc) et comment (par des enfants?) le produit est fabriqué?

Ça semble simple comme question mais la prochaine fois que vous prendra l'envie d'aller acheter vos cossins chez Wal-Mart, parce que c'est rapide et pas cher, pensez-y.

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