mercredi, septembre 24, 1997

24 septembre 1997

Montréal, Québec. Un patient meurt. Les urgences débordent. temps d'attente: entre 3 et 4 heures et demies. On ferme des hôpitaux. Le ministère de la santé donne des pénalités financières aux hôpitaux pour chaque patient qui est gardé plus que 48 heures à l'urgence. On coupe dans le budget de la santé. on achète des hélicoptères neufs (600 millions de dollars).
Moncton, Nouveau-Brunswick. Cliniques privées : inexistantes. CLSC : C'est quoi ca? Jamais vu. Seul ressource médicale en ville (particulièrement la fin de semaine): Hopital Régional Louis. G. Dumont. Dimanche 16h30. 39,6 degrés celsius, fièvre. J'arrive à l'urgence. Sur le mur, une pancarte indique "Temps d'attente: environ 15 minutes". Je ne suis pas assise encore. " Est-ce que je peux t'aider? " 17h, je suis assis dans la salle d'examen 3, je vois le Docteur Boudreau. 17h45, j'ai eu 2 prises de sang, 5 radiographies et on reprend deux prises de sang. (Après quelques examens). 21h30, après 3 ponctions lombaires ratées, on décide de faire appel à une équipe de fluoroscopie, qu'on doit appeller puisqu'il ne travaillent pas le dimanche soir. 22h30, l'équipe est prête, on opère. 23h, les résultats des tests sont connus, on me met dans une CHAMBRE, en observation pour la nuit à l'urgence. Il reste 1 lit de disponible dans la salle en plus du miens. Depuis quelques années déjà, le Nouveau-Brunswick, en plus de ne pas avoir de déficit, rembourse sa dette. Sans virage angulatoire.
Dans le fond, je suis très chanceuse d'être tombée malade au NB. J'ai été traitée plus vite que la lumière, j'ai eu un lit, une place dans une chambre. Mais c'est inquiétant l'idée que je n'aurais probablement pas eu ces soins là chez nous. Chez nous. De penser que si je tombe malade, mes chances de m'en sortir sont meilleures si je suis traitée ailleurs qu'au Québec, qu'à Montréal en tout cas. Ca fait peur. Le proverbe " On est jamais aussi bien que chez nous " pourrait prendre un nouveau sens...

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