vendredi, octobre 31, 1997

31 octobre 1997

Outre les livres d'école, je dois dire que je lis peu. De un, je n'ai pas vraiment d'argent pour des livres, la culture étant coûteuse dans notre société. Mais dernièrement, j'ai dévoré en une journée le livre Risible et noir de Maxime-Olivier Moutier. Un jeune de 25 ans qui s'est fait viré de la faculté de philo de l'université de Montréal.(En passant, saviez-vous qu'Hubert Reeves lui-même a annulé une conférence qu'il devait prononcé à l'Université de Montréal puisque donnant lui-même sa conférence gratuitement, il jugea que je prix qu'on demandait aux étudiants était trop élevé. On sait tous que le recteur de la vénérable institution dispose d'un condo "de fonction" au Santuaire du Mont-Royal mais bon on se perd). Son livre, c'est 22 récits sur tout et sur la vie. Je pourrais bien recopier le livre en entier tellement j'adore l'oeuvre mais bon. À mesure que je lisais son livre, j'ai souligné certaines phrases, certains passages que j'aimais particulièrement...
"Tous les hommes ont déjà regretté d'avoir couché trop vite la première fois avec une fille qu'ils auraient pu aimer. Et toutes les femmes se sont déjà fait violer. La plupart des hommes ont peur de ne pas être à la hauteur, mais ce sot les femmes qui se sentent responsables quand elles tombent sur un impuissant."
"Pour ceux qui voudraient tout savoir: non, je n'ai jamais couché avec elle. Pas avec celle-là. elle n'est pas mon genre. C'est peut-être que je l'aime bien."
"Ce n'est pas l'alcool qui l'a tué. Ce n'est pas la neige. C'est peut-être le sommeil. Je crois surtout qu'un type comme lui ne doit pas aller plus loin que ses vingt ans. Parce qu'après, c'est l'existence qui commence. Philippe est mort de son assurance, de sa certitude d'être à la hauteur des plus grands. Il est mort de sa connerie, parce qu'il était Philippe Rainville et qu'il était le seul à l'être, et qu'il l'est resté jusqu'à ce soir-là. Les années qu'il n'a pas vécues l'auraient modernisé, déformé jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respecter ce nom, le sien : Philippe Rainville."
" Certaines personnes prétendent avoir appris le racisme, la cruauté et la barbarie dans les camps d'Auschwitz. D'autres encore ont appris l'idée du mensonge, de l'hypocrisie et de la dépravation avec les religieux du pensionnat. Moi, par la mort de Philippe, j'ai compris que, pour le restant de ma vie, de toute ma détermination d'enfant de 16 ans, j'allais détester le genre humain. J'ai compris que je m'acharnerais toujours à briser des carreaux, à vider des verres et à faire peur à tout ce qui est heureux"

Bon, je me metterais pas le livre au complet. Mais c'est le genre de livre que je voudrais passer à tout le monde mais en même temps, que je veux relire à chaque fois que je tourne en rond et que je ne sais pas trop quoi faire, me choquer et exploser ou simplement me mettre à pleurer. Probablement comme certains consultent la Bible je suppose.

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