Jour très triste pour Montréal. Journée pathétique devrais-je dire. J'en suis cependant nullement surprise. On parle déjà depuis quelques années de la déconféssionnalisation de nos écoles. Y'étais bien temps. Mais Montréal (et la plus grosse commission scolaire du Québec, la CECM) a toujours résisté au changement. À tout changement d'ailleurs. Quand j'étais en sec. 2 on s'y battait pour avoir des distributrice de condoms. "Vous n'avez qu'à vous abstenir" nous répondait-on...Bref. La CECM n'a jamais voulu changer. Puis, la justice l'a obligée. La CECM deviendra donc...la CECM. Pour la Commission des Écoles (non plus Catholiques) mais du Centre de Montréal. Évidemment on ne change nullement les cours de religion et surtout, on ne les modifie pas d'une virgule. Première dépense de la nouvelle commission scolaire: 50 000$ pour promouvoir le volet confessionnel des écoles. Heu...ALLO? Oui, oui, vous avez bien lu. Beau coup de passe-passe hein? Digne de Chrétien et de sa TPS (comme dans j'Te Passe un Sapin). C'est vraiment dommage. En plus, le CECM se liche déjà les babines parce qu'elle accueillera à partir de septembre prochain les 10 000 élèves du secteur francophones de la CEPGM (les ex-protestants devenus anglophones). J'en frémis pour ces élèves. Imaginez ces élèves (comme moi) qui évoluent dans un milieu ouvert, bilingue, où l'on prône la discipline personnelle et la réflexion par soi-même. Où parlez anglais n'est pas un péché à Jésus et à St-Lionel Groulx en accélérant la fin des "pures laines" québécoise mais où la maîtrise de l'anglais et de toute autre langue est valorisée et se veut un plus à la culture de chaque individu. Où aussi, on veut partager la religion des autres plutôt que de leurs inculqués la nôtre. Où nos compagnons de classe nous invite à leur fête juive et on l'on fête le Ramadam. À la CECM, on m'a appris que les juifs sont des gens bizarres avec des chapeaux et des boudins. À la CEPGM, on m'a permis de cotoyer des juifs, des musulmans, des chrétiens, des raéliens, des témoins de Jéhovas et de leurs poser mes questions et de constater qu'ils ne sont ni mieux ni pires que moi. Nous sommes pareil.
Quel pas en arrière se sera pour eux d'aller à la CECM. J'avoue qu'avoir un enfant, même francophone, je l'enverrais à l'école anglaise (l'ancienne CEPGM) faute d'autre choix valable...Quel gâchi. Et que dire des écoles bilingues comme celle où j'allais, où nous avions et des cours en francais et des cours en anglais et où on apprennait le francais langue maternelle et l'anglais langue maternelle...Où les deux cultures co-habitent. Où en quelques jours, j'ai défais les 3 ans de préjugés que m'avait inculqués la CECM, à savoir que les anglos ne sont pas tous des Galganov, ne veulent pas tous notre mort et n'ont pas tous le Canada tatoué sur le coeur. Quel dommage.
Notre seul pouvoir: en juin prochain, il y aura des élections scolaires. À cette occasion, je vous en supplie, ne votez pas pour celui qui fut déjà accusé de fraude, soit le directeur actuel de la CECM. Ne ré-élisons pas encore une fois, de trop, le regroupement confessionnel ou peut importe quel nom portera le mouvement avec Michel Pallascio à sa tête. Arrêtons de ré-élire une ré-incarnation de Lionel Groulx et regardons plutôt vers le futur, le futur même de ces enfants qui fréquentent ces écoles que ces gens dirigent. Parce qu'en définitive, ce que ces gens dirigent, c'est le futur de notre société, c'est l'avenir de nos enfants.
jeudi, novembre 06, 1997
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