mardi, décembre 09, 1997

9 décembre 1997

Souvent, on ne se rend pas compte de notre propre ouverture ou fernmeture d'esprit...J'ai un ami vraiment bizarre. Je ne dirais pas un bon ami, mais tout de même quelqu'un que je considère comme un ami. Mais c'est fou, il a peur des gais. tellement, qu'on en est venu à la conclusion qu'il est probablement lui-même gai. Par exemple, nous sommes sortis un samedi soir et il à lancé :" En tout cas, je vais rester proches de vous parce que je suis tout habillé en blanc et c'est la couleur des homosexuels.". Ha, bon, nous sommes-nous dit. Y'a une couleur homosexuelle? Alors y a-t-il une couleur pour hétérosexuels? Les couleurs, me semble-t-il, n'ont pas de sexe. De plus, il croit toujours que les garcons le collent sur le plancher de danse (tsé quand le plancher de danse est plein, tout le monde se colle, les gars et les filles, les filles et les filles, et les gars et les gars...). Selon lui, tous les garcons le regardent d'un drôle d'air. Moi aussi quand je danse, les filles me regardent, mais je ne pensent pas qu'elles sont lesbiennes pour autant. Peut-être m'envient-elles d'être en agréable compagnie, peut-être m'ont-elles vu à la télé, peut-être aiment-elles ce que je porte...Si le simple fait de regarder quelqu'un de notre sexe fait de nous un gai ou une lesbienne, ma foi, le fait de rester avec UNE colocataire doit faire de moi une lesbienne-dragqueen-pure-et-dure...Pourtant. Et même si c'était le cas, suis-je tout d'un coup moins brillante pour autant? Moins intéressante? Moins belle? Moins parlable?
De un, cet ami devrait peut-être commencer par avoir quelques expériences sur lesquelles baser ses opinions. Mais on a pas besoin de coucher avec quelqu'un de l'autre sexe pour savoir qu'on est hétérosexuel alors je suppose que ca doit être la même chose pour les gens d'orientation homosexuelle. C'est pas quelque chose qu'on décide ou qu'on choisit. On le sait, c'est tout. Alors peut-être que dans le fond, cet ami sait qu'il est attiré par les hommes mais, pour tenter de le renier, se crée lui-même une peur des gais. Pourtant, on est tous pareil. C'est comme quelqu'un qui préfére les pommes et l'autre les oranges. Mis à part ce goût là, on est pareil. Un ne mord pas plus que l'autre, n'est pas plus niaiseux ou plus dangereux.
Samedi prochain, on organise un petit souper de Noel. Un gai y sera. Un vrai, qui s'affirme comme tel et qui ne se voit pas comme différent pour autant. Et notre autre ami aussi y sera. Lorsqu'il appris que "le vrai" était pour y être, il refusa presque de venir et accepta finalement en disant qu'il ferait un effort pour nous. Mais quel effort y a-t-il à faire? On ne lui demande pas de coucher avec, on l'invite à venir fêter Noel. Un effort pour être dans la même pièce qu'on gai? Mais chaque jour, on croise des gais et des lesbiennes sans doute sans le savoir. Et le simple fait qu'on ne le sait pas prouve bien qu'ils n'ont rien de différents.

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