Je suis à Montréal pour quelques jours...Je m'attendais à rencontrer une Montréal maganée, blessée par la Tempête du siècle. J'avais entendu dire et j'avais vu à la télévision que certains marchands vendaient même des articles souvenir de la tempête. Mais vous savez, ce qu'on dit à la télévision, des fois. Et je suis arrivée dans cette ville qui, somme toute ne semblait pas en si piteux état que cela. Je comprends mieux pourquoi notre maire fou s'énervait pour les pauvres arbres. Parce qu'effectivement, tout ce reste en souvenir de la tempête (outre les t-shirts bon marché), ce sont des branches d'arbres. Et je me souviens d'avoir entendu un journaliste lancé en ondes que c'était pire que ce qu'il avait vu à Sarajevo...Ben voyons. À sarajevo, ils n'ont plus de maisons, plus d'abris, plus d'eau, plus rien. Ici, bon mis à part une semaine disons. Les gens ont retrouvé leurs douillettes maisons, leur chat, leur chien et leurs enfants. Aucune famille n'a été divisée et perdue dans la ville et ses foules. Ben non. Les maisons sont encore debout et habitables, les tunnels de métro de se sont pas effondrés. Y'a pas de quoi faire un film.
Avez-vous les images de la nuit des tornades en Floride. Les gens ont ramassé leurs affaires, ou du moins ce qu'il en restait, sur des kilomètres de long. Ils n'ont plus de maison, plus d'auto, plus de chien, plus de chat et dans certains cas certaines personnes de leur entourage sont mortes. Pas mortes parce que le gros mononcle Hector a essayé de se chauffer avec son tout nouveau BBQ au gaz. Ils sont morts parce que le toit leur a tombé dessus ou parce que le vent les a traîné sur plusieurs centaines de mètres avant de les cogner à une autre maison qui s'était envolée...Ils ne retrouveront pas leur maison la semaine d'après, ils ne retrouveront pas leurs souvenirs.
Les québécois sont souvent nombrillistes. MOI MOI MOI. NOUS, on est Québécois. NOUS, on est différent, NOUS on est distinct. NOUS, on est important. NOUS, on a une toute une tempête. Bilan: 8 morts (dont 6 gros mononcles Hector) et 1 chat...
mardi, mars 03, 1998
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