lundi, mars 09, 1998

9 mars 1998

Avez-vous déjà réfléchi à la douleur? Non pas à la douleur physique mais à la douleur de l'âme. Celle qui fait bien plus mal. Celle contre laquelle il n'existe pas de remède. Pas de médecin sans rendez-vous pour nous prescrire la pillule miracle. Celle contre laquelle le seul remède est le temps. Et encore. Quelques fois, le temps n'est pas assez épais pour panser certaines blessures de l'âme.
Pourtant cette douleur si intense, c'est quelque chose qu'on accorde précieusement à ceux qu'on aime. On ouvre notre coeur, notre âme et par la même occasion, on leur donne la clé de nos sentiments, les sentiments qu'on aime comme ceux qui nous font mal. Une fois qu'on ouvre nos sentiments et notre âme à quelqu'un, on perd aussi le pouvoir de se protéger et on accepte donc de devenir vulnérable.
Et plus on aime, plus on estime quelqu'un et plus il est facile pour cette personne de nous détruire. Et plus c'est facile pour elle de nous faire mal.
Pas de nous giffler. Une giffle, ca ne dure que quelques secondes. Non. Nous faire mal comme aucune technique asiatique n'y arrive encore à ce jours. La personne entre en nous, se glisse dans nos recoins les plus secrets, les plus fragiles, ceux auxquels on tient le plus. Et du simple revers de la main, en l'espace de quelques phrases bien lancées, nous détruit comme on a détruit Hiroshima, mon amour.
Que quelques mots(maux) pour détruire des années de plaisir et de sourire. Des maux encore plus durs que ne l'étaient tous les maux doux, d'une après-midi d'été.
Vivre au rythme du cinéma. En 94, le film Eldorado est né et a modelé ma vie (et le fait encore aujourd'hui). J'ai perdu un ami qui a choisi de ne pas vivre l'amour (et la douleur qui l'accompagne) de la vie en terminant cela un samedi soir, devant un train, comme Antoine R. dans Eldorado. Ce soir avait lieu la première du prochain Eldorado, Le coeur au poing.
Et j'ai le coeur au poing. J'ai mal. Comme Rita avait mal, comme Loulou avait mal, comme Marc qui ne comprenait pas. Comme Lloyd qui était faux. je cherche toujours mon Eldorado.

"Baignons dans l'euphorie provisoire du temps, que l'on noie sans pitié dans l'alcool et les opiacées". Eldorado

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