Toujours en vie, nouveau départ

Alors voilà. Après une semaine dans les boîtes, à chercher mes affaires et à me demander où mettre chaque chose, je peux officiellement dire que je suis citoyenne de l'Ontario.

J'ai toujours de la misère à répondre aux gens qui me demandent "where are you from?". Je tente toujours de baragouiner quelque chose du genre "ben, je suis de Montréal. Mais je suis de Moncton, ben fait, j'ai habité Moncton pour les 10 dernières années. Mais je reste à Ottawa". Ishhh. Enfin.

Alors voilà, j'ai retrouvé pas mal toutes mes affaires, j'ai aussi trouvé comment accéder à de l'eau chaude (ressource précieuse) et même si la sonnette de la porte d'entrée de mon immeuble ne fonctionne toujours pas, j'ai au moins la clé de ma boîte postale (premier courrier : un compte de câble et un compte d'électricité).

Le chat est toujours aussi fou et vit dans le bureau, plus particulièrement dans la garde-robe du bureau. Le chien m'aime toujours autant, elle me suivrait au bout du monde pourvu que je suis avec elle.

Et j'ai mal aux articulations des genoux, gracieuseté d'un appartement au quatrième étage.

Sinon, je commence mon nouvel emploi demain, hô source de stress quand même. Et j'ai beau y penser et repenser, vraiment (et je sais que ça sonne naïf mais c'est ça qui est ça), tout ce que je veux, c'est faire une différence. Faire une différence pour Moncton, faire une différence pour le Nouveau-Brunswick, faire une différence pour le Canada. Juste faire une petite différence et améliorer notre monde. C'est tout. Bien humblement. J'espère que j'y arriverai...Je me donne quatre à cinq ans pour faire mon chemin à Ottawa avant de passer à autre chose. Retourner au Nouveau-Brunswick (une course à la chefferie libérale?), partir couvrir les guerres comme photographe, qui sait.

Parlant de faire une différence, déjà une semaine de passée dans la campagne électorale au Nouveau-Brunswick. Selon un récent sondage du Times & Transcript, quotidien de Moncton à tendance conservatrice, les conservateurs de Bernard Lord et les libéraux de Shawn Graham seraient nez à nez. Honnêtement, que des citoyens votent pour un premier ministre sans leadership qui a fermé des hôpitaux (imaginez être enceinte et devoir faire 3 heures d'ambulance - et plus en hiver! - pour aller accoucher!)et qui a perdu, selon certaines sources, plus d'un milliards de dollars dans le scandale de l'orimulsion, ça me dépasse. Pourquoi on voudrait voter pour ça? Sérieusement. Les frais de scolarité à l'Université de Moncton et ailleurs montent en flèche alors que près de 60% des adultes de 18 à 65 ans sont considérés analphabètes, c'est innacceptable.

Malheureusement, la mobilisation au Nouveau-Brunswick est difficile. Pas de mouvement syndical fort et présent. Pas d'associations étudiantes fortent. Peu de leaders sociaux capable de rassembler les foules. Beaucoup de gens m'ont déjà dit "bah, manifester, ça donne rien anyway...". Comment briser ce cercle vicieux? Comment mobiliser les gens mais surtout les conscientiser à ce qui se passe et à leur pouvoir de faire changer les choses? Dans le fond, les gens sont désillusionnés et ne croient plus en le système. Comment leur redonner confiance?

L'état doit servir le citoyen et non le contraire.

Enfin. Bonne chance à trois jeunes candidats qui sont pleins de bon sens : Bruno Roy, Nadine Hébert (ouais, l'ancienne chanteuse des Muses) et Brian Gallant, le président de l'association étudiante de l'Université de Moncton.