mercredi, octobre 04, 2006

Les maudits médias québécois (Les 2 solitudes)

Encore une fois, la fumée me sortait par les oreilles en lisant cet article de Christian Rioux dans Le Devoir de lundi. Particulièrement ce passage :

Contrairement à Paul Martin et Jean Chrétien, qui se sont toujours évertués à nier le rôle de Québec dans l'histoire canadienne (au profit d'un hypothétique Port-Royal sur la côte de la Nouvelle-Écosse), Stephen Harper n'a pas craint d'affirmer que la fondation de Québec, il y a 400 ans, «marque aussi la fondation de l'État canadien».


Hypothétique Port-Royal? Je suggère fortement au journaliste d'aller visiter Port-Royal. Ça existe. C'est sur les maps. Ce n'est pas hypothétique du tout. C'est en fait historiquement démontré.

Oui, ça frustre bien des Québécois de savoir que la francophonie nord-américaine, ce n'est pas le Québec. Mais c'est ça qui est ça. Et le nier pendant 400 ans ne règle rien à la question. D'ailleurs, c'est parce que les Acadiens ont opposés une certaine résistance aux anglais et à la déportation que les gens de Québec n'ont pas subi la même chose. Si ça avait été si facile d'en finir avec les Acadiens, vous pouvez être sûrs que les Anglais auraient simplement appliqués la même formule à Québec, puis Montréal.

J'ai aussi un peu de misère avec le "Québec marque la fondation de la nation canadienne". Primo, ni le Québec ni l'Ontario n'étaient dans le plan original qu'envisageaient les participants à la conférence de Charlottetown. Les envoyés du Québec et de l'Ontario ont simplement réussis à avoir assez d'influence à Charlottetown pour brouiller les cartes et influencer les plans afin d'inclure le Québec et l'Ontario. Dire que la fondation de Québec il y a 400 ans marque la naissance de l'État Canadien ne veut rien dire. Il y a 400 ans, un état canadien n'était pas du tout envisagé. Et une telle affirmation constitue une joyeuse grimace aux Acadiens.

C'est dommage de constater qu'en 2006, des journalistes écrivent encore des trucs du genre. Avoir écrit ça dans un cours de journalisme à l'université, croyez-moi, j'aurais eu un gros zéro.

Missing in action : journalisme objectif.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

J'aurais bien aimé lire ce texte... Ça nous aurait permis de savoir s'il s'agissait d'un éditorial, si l'auteur critiquait Harper pour ces paroles (je devine que non...), si l'auteur traitait de la francophonie dans son texte (encore une fois, je devine que non...).

Au-delà du nombrilisme québécois que tu dénonces, il y a dans ce texte quelque chose de beaucoup plus insidieux: c'est gros comme le nez dans la face que Harper a dit ça pour licher le Québec. Qu'un journaliste du Devoir ne s'insurge pas et qu'en plus il aie l'air d'encenser les ex-libéraux qui nous ont menti, c'est ça, moi, qui me donne la chair de poule.

Altavistagoogle a dit...

Port-Royal a été abandonné en 1607. C'est de là que vient "l'hypothétique Port-Royal".

La colonie à Port-Royal a commencé à être repeuplé en 1610, mais Québec à été fondé en 1608. C'est de là que vient le débat sur la fondation de l'Aémérique française.

Anonyme a dit...

"Oui, ça frustre bien des Québécois de savoir que la francophonie nord-américaine, ce n'est pas le Québec. Mais c'est ça qui est ça. Et le nier pendant 400 ans ne règle rien à la question. D'ailleurs, c'est parce que les Acadiens ont opposés une certaine résistance aux anglais et à la déportation que les gens de Québec n'ont pas subi la même chose. Si ça avait été si facile d'en finir avec les Acadiens, vous pouvez être sûrs que les Anglais auraient simplement appliqués la même formule à Québec, puis Montréal."

Quel commentaire inutile. Premièrement, avec des "si", on met Paris dans une bouteille. Deuxièmement, bien sûr que l'Amérique française ne se limite pas au Québec. Cependant, le Québec demeure le seul État de langue majoritaire française en Amérique du Nord et demeure l'endroit en ce continent où la francophonie est la plus vigoureuse -- que cela plaise ou non aux Acadiens, aux Franco-Manitobains, aux Franco-Ontariens ou aux Franco-n'importe-quoi qui vivent ailleurs au Canada (comme moi d'ailleurs -- je vis en Colombie-Britannique).

Port-Royal: bravo, mais on s'en fout. Les Canadiens (anglais comme français) des provinces atlantiques semblent avoir une telle nostalgie pour le passé. Il faut dire que l'âge d'or du New Brunswick (vers le milieu du 19e siècle, alors que les industries de la construction navale et du bois étaient en bonne santé) est terminé depuis longtemps...

Alexandre (Vancouver)

Anonyme a dit...

Et qu'est-ce que l'age d'or de Nouveau Brunswick a a voir avec le fait historique et incontournable que c'est la, a Port-Royal le naissance de premier etablissement durable European nord-americain?

D'ailleurs, je crois que Julie a tout a fait raison. Le fait que la resistance acharnee des Acadiens facent aux actions oppressives des anglais, a bien et bel indique aux autorites anglais qu'une derangement telle connu par les acadiens seront impossible a realiser au bonne en Quebec, etant donne que cela n'a meme pas reussi a deraciner les Acadiens de l'Acadie( mais plutot a les faire faire camp d'ailleurs ( telle en N.B.) Que la survivance de la Quebec francaise est au obstinance des Acadiens n'est pas un question de jouer au "Si" ou faire de l'histoire revisionist. Que Port-Royal et l'acadie est l'origine de Canada comme connu astheure est clair. De dire autrement, est de confondre les mythes tels perpetues par les commentaires debiles de Stephen Harper et pas mal des separatists Quebecois avec la realite. Peut-etre que les gens de Maritimes (Acadiens comme anglais) sont plus connecte a leur patrie et son histoire que nous autres...mais a moins que ils ne inventent pas leur propre histoire pour des raisons de commodite comme certaines.

Stephen ( White Rock, B.C)