Tout un lendemain de veille

Alors voilà. On s'est réveillé ce matin avec un nouveau chef libéral, Stéphane Dion. Je me suis réveillée avec un nouveau boss.

Je suis très contente que ça soit Dion. Vraiment très contente. Je vais vous dire, j'ai rencontré Dion pour la première fois en 1995 et je l'haïssais avec une passion exceptionnelle. Il était du camp du non quelques mois auparavant, j'étais dans le camp du oui, viscéralement, il m'emmerdait.

Quelques années plus tard, un ami à moi à travailler pour Stéphane Dion lorsqu'il était "ministre de la clareté" et cet ami que j'aimais beaucoup m'a dit de prêté attention à ce gars-là, qu'il a quelque chose à dire. Alors je me suis mise à l'écouter. Et je l'ai rencontré à quelques reprises et soudainement, j'ai réalisé que le gars est extrêmement brillant, extrêmement articulé et extrêmement au courant de ses dossiers. Ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas facilement impressionnée mais Stéphane Dion m'a littéralement convaincue à travers les différentes occasions que j'ai eu de lui parler en personne.

Oui, ça position il y a quelques années sur le "clareté", elle m'a pas plu du tout mais pas du tout. Vraiment pas. Mais l'homme a évolué depuis, il est plus nuancé et surtout, il a compris de l'expérience. Et quand même, faut pas oublié que Chrétien a certainement une grosse part de responsabilité dans le coup de la "loi sur la clareté". Dion n'a pas sorti ça d'un chapeau. Il avait un mandat comme ministre et il l'a bien mené, selon la volonté du leader du parti.

Et lors de son passage à l'environnement, il s'est démarqué, mettant même de côté sa propre réélection pour faire passer Kyoto et la place du Canada avant tout, chose dont Rona Ambrose est loin de pouvoir se vanter...

Alors voilà. Moi je suis très contente et je serai heureuse d'aller au bureau lundi matin. En fait, je pense que c'est un nouveau début pour le PLC. Un vent de changement comme on en a peu vu jusqu'ici. Je pense que Dion va surprendre bien des gens et ravir beaucoup de citoyens, Québécois inclus.

Je vous le recommande, si vous avez la chance de rencontrer Stéphane Dion en personne et de discuter avec lui, allez-y et rencontrez-le, même si vous n'êtes pas libéral(e). S'il vous laisse froid après ça, alors on s'en reparlera. Mais moi je prend le pari qu'il va vour charmer comme il m'a charmé et comme il a charmé un nombre extraordinaire de personnes.

Et dans un parti (comme dans les entreprises et la fonction publique d'ailleurs) qui fonctionne encore trop souvent en anglais pour le seul unilingue anglais dans les réunions, entendre dans les médias aujourd'hui que Dion a mené la première réunion de l'éxécutif du PLC ce matin uniquement en français (du jamais vu!), en tant que francophone, je suis très fière.

Je vous dis, ça peut paraître vraiment bizarre mais ce matin, je suis vraiment fière de notre chef. Je suis contente qu'il parle de développement durable et d'environnement. Je suis contente que mes priorités comme Canadiennes soient aussi celle de mon chef.

Peut-être que je rêve et que je suis dans le champs mais ce que je sens aujourd'hui, c'est qu'en tant que jeune et en tant que femmes, je me sens soudainement plus incluse et plus écoutée. Je sens que c'est le début d'un temps nouveau, d'une nouvelle façon de faire et surtout, que c'est la fin du règle d'un "old boys club" qui a sans doute fait son temps...Bref, je suis pleine d'espoir et je me relève les manches pour travailler encore plus fort à faire du Canada un meilleur endroit et mettre fin à la longue coupe à blanc dans les services qu'à entrepris Harper.

Et je vous dis simplement, donnez-lui une chance. Prenez le temps de l'écouter et vous verrez...

Ma mère, fière québécoise aux tendances de gauche (même si elle habite maintenant à Cocagne au Nouveau-Brunswick), avait un blocage viscéral contre Dion et elle pensait sans doute que j'étais complètement folle quand je lui disais que Dion était extraordinaire et que le rencontrer, c'est l'adopter. Je l'ai amener rencontrer Dion lorsqu'il est passé à Moncton à la fin de l'été. Elle lui a parlé, elle a parlé à Claudette Bradshaw qui appuie Dion depuis le début et elle a été ravie et elle est depuis complètement derrière Dion. Au point où son avion pour la Barbade était en retard hier et qu'elle m'a envoyé un courriel de l'aéroport où elle venait de voir que Dion passait au tour de scrutin final. Elle était enchantée et excitée.

J'ai finalement mis mes photos de la convention en ligne.

J'ai aussi un petit vidéo (sans son malheureusement) du moment où on a annoncé que Dion gagnait :


Et franchement, je dois vous dire que d'entendre Michael Fortier, sénateur non-élu discréditer Dion dans les médias, je trouve ça d'une ironie extrême. Le gars non-élu, qui n'a pas eu les couilles de se présenter dans Repentigny qui dit à Dion, député élu par la population et chef élu par les délégués, qu'il manque de crédibilité, ouf, c'est franchement pas fort. Qu'il commence par être élu Fortier et ensuite il pourra parler de crédibilité... Et puis je me dis que si Fortier, Cannon et les autres ont sentis le besoin d'attaquer Dion dès le moment de sa sélection, ça doit être bon signe, non? Ça doit vouloir dire qu'ils le craignent au moins un peu...

Bon, je suis toujours un peu sonnée, la Convention a été longue et éprouvante mais je vous en reparle demain, quand j'aurai retrouvé mon cerveau! :)