lundi, avril 23, 2007

Bye Bye blogue, bonjour job politique

Avec la vague adéquiste de la dernière élection au Québec et les nombreux nouveaux élus, ce n'est pas nécessairement surprenant de voir pleins de gens impliqués et intéressés par la politique être recrutés et se trouver des emplois auprès de nouveaux élus. C'est normal.

Mais ce qui me frappe, c'est le nombre élevé de blogueurs qui ont été recrutés depuis le 26 mars dernier. Qu'on se comprenne bien, ils ne sont pas engagés parce qu'ils sont blogueurs, ils sont recrutés parce qu'ils sont impliqués et qu'ils sont des maniaques de politique. Et ça s'adonne qu'ils bloguent. Mais faudrait pas qu'un petit journaliste futé nous crache un article disant que les blogueurs ont une influence extraordinaire et sont recrutés de toute part. On se calme quand même...

Ainsi Tristan nous apprend que Mister P vient d'être recruté à l'Assemblée nationale. Good for him.

La question que je me pose et à laquelle j'ai moi-même réfléchie pendant 6 mois personnellement : est-ce qu'en 2007, en cette ère technologique, il est possible (tolérable serait probablement le mot plus approprié) pour un employé politique de maintenir un blogue?

Les questions sont nombreuses. On a beau travailler pour un parti politique, reste qu'on paye des taxes et que donc, on a toujours, à titre de citoyen, un droit de parole et de regard sur l'état et sur notre société. Évidemment, on a aussi un devoir de retenue. Bien sûr. Jusqu'où peut-on aller? Est-ce que les gens peuvent faire la différence entre la ligne de parti et les opinions personnelles du blogueur? Est-ce que le boss qui lit le blogue va tout prendre au premier degré? Est-ce que d'avoir des employés politiques qui bloguent représente un risque gérable pour un parti politique qui tente de contrôler l'ensemble du message?

Ma réflexion la plus intéressante là-dessus m'a amené à me pencher sur le rôle que pourrait jouer les journalistes-citoyens (les blogueurs) dans l'évolution de la politique canadienne et la façon même de faire de la politique.

De toute évidence, avec seulement 60% des citoyens qui votent au Canada, notre système démocatrique est pas en très bonne santé. Alors qu'on discute de plus en plus de réforme électorale et de représentation proportionnelle, ce qui, selon plusieurs, permettrait à plus de petits partis de faire élire des représentants, est-ce que les blogueurs ne pourraient pas être en fait l'effet d'entraînement de ces changements démocratiques importants?

Pour moi, un blogueur est un être qui réfléchi, qui analyse et qui tire ses propres conclusions. S'il s'aligne avec une formation politique, c'est qu'il y retrouve la majorité de ses valeurs. Par contre, je ne connais aucun blogueur qui adhère aveuglément à toutes les valeurs du parti auquel il s'identifie. Alors bien que le blogueur approuvera en ligne la majorité des politiques de son parti, une fois de temps en temps, il dénoncera sans doute son même parti pour des positions qu'il ne partage pas.

L'air de rien, c'est exactement de ce maux que se plaignent plusieurs politiciens ces temps-ci. Ils se plaignent qu'ils ont été élus pour représentés leurs citoyens mais se doivent, une fois dans la Chambre, l'Assemblée ou le conseil, de suivre la ligne de parti. Un point c'est tout.

Alors je me dis que bien humblement, si les partis politiques acceptent que certains membres de leur personnel tiennent des blogues et y émettent des opinions qui ne sont pas toujours 100% avec la ligne officielle de parti mais qui permettent, respectueusement, de discuter des enjeux, il me semble que ça représente déjà une ouverture immense vers un courant nouveau et vers un regain démocratique important.

Par contre, on revient à la question de base : est-ce possible, en 2007, d'avoir une job politique et de maintenir un blogue? Je pose la question parce que je me la suis longuement posée, parce que je me la pose à chaque jour, parce que j'ai eu des tonnes de discussions et de commentaires là-dessus (t'as pas peur de perdre ta job?) et parce que je constate que beaucoup de collègues blogueurs, eux, choissisent ces temps-ci de fermer leurs blogues.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

J imagine que si tu suis la ligne de partie, oui.

Mais 'a partir de ce moment l'a, on nMEst plus libre penseurs

astie... mon clavier est fuck/

:SADASGE!h

PatTheBrat a dit...

Pour moi le problème ne se pose pas en terme de maintenir un blogue ou non ou même de suivre la ligne de partit un peu ou beaucoup.

Premièrement, la ligne de partit n'est pas quelque chose d'immuable et d'écrit noir sur blanc. C'est souvent sujet à interprétation et certains individus dans le parti ont plus de marge de manœuvre que d'autres pour s'en distancer. Certains partis ont la ligne plus rigide que d'autres.

Pour ce qui est du blogue en soit, je n'y vois pas une grande différence avec tout autre moyens qu'un militant ou un politique utilise pour s'exprimer publiquement. Certains ont des chroniques dans différentes publications, d'autres animent des émissions à la télé communautaire, etc.

Dans ce contexte je pense que la franchise et la clarté sont de mises. Le blogueur, chroniqueur ou animateur se doit d'indiquer ses allégeances politiques pour mettre son message en contexte. C'est ensuite au citoyen de déterminer si, à ses yeux, il s'agit d'une opinion réfléchie ou de simple propagande partisane.

L'affiliation à un parti n'est pas antinomique avec une capacité de recul face au sujet et l'inverse est aussi vrai. La dernière campagne au Québec nous a fourni plusieurs exemples de blogueurs "indépendants" qui semblaient avoir le nez collé sur leur position sans être capable de la critiquer même un peu.

Anonyme a dit...

Si je travaillais pour un parti politique ou un député et que j'écrivais "mon boss est un con", là j'aurais un vrai problème !!!

scott a dit...

Two words: Mike Klander.

However, the racial epithets which he uttered on his blog about Olivia Chow were distasteful to say the least, so he's probably a bad example.

However, he was an example of a political blogger who lost his job as Executive Vice-President of the Liberal Party of Canada (Ontario) once the media, Paul Wells, got ahold of the comments on his blog.