Ceux qui me connaissent savent que je ne jette rien. Je suis, depuis aussi loin que je puisse m'en rappeller, un espèce de service d'archives nationales personnelles.
Vous cherchez le guide du consommateur de Montréal 1989? Le numéro spécial du Voir 10e anniversaire? L'article de La Presse sur le Making of des Filles de Caleb? Vous voulez relire le discours de Lucien Bouchard lorsqu'il a démissionné du PQ? J'en ai une copie.
Évidemment, ça a l'avantage que je peux retrouver à peu près n'importe quoi qui m'a marqué et/ou qui a marqué Montréal, le Québec, le Canada ou le monde au cours des 30 dernières années ou l'Acadie au cours des 11 dernières années. J'imagine que des gens comme le conseiller municipal Norman "un Recordapprové" Crossman ou la conseillère et l'ex-candidate allianciste et conseillère municipale Kathryn "faute que ça change" Barnes préfèreraient sans doute que je ne garde pas toutes leurs publicités électorales mais voilà, j'aime ça reconsulter mes archives de temps en temps. Et la beauté des nouvelles technologies, c'est qu'on numérise le tout et on n'a même plus nécessairement besoin de s'encombrer de garder les papiers originaux.
Si j'étais sur le sofa d'un psy, il dirait sans doute que mon refus de me séparer de chaque bout de papier et cossin que je rencontre dans ma vie depuis 30 ans se rapporte sans doute au divorce de mes parents alors que j'étais tite-cul et que je souffre d'une carence de mon moi profond que je compense en gardant tout pour toujours ou quelque explication du genre.
Anyway, tout ça pour dire que je garde tout. Mes lettres d'amour d'adolescente, mes cartes de fête de mon 5e anniversaire, tous mes livres d'écoles (incluant mathématiques 3e année du primaire, édition 1981), tous mes cahiers d'exercise. Bref. tout, tout, tout. Même l'édition originale des "chansons et comptines de Passe-Partout Vol. 2", avec paroles et partition musicale pour piano (oh que je vais faire un tabac avec ça dans les prochains partys!).
Et là, je me suis mise à faire des boîtes en prévision de mon déménagement, dans 15 dodos, et j'ai pris une grande décision. J'en suis arrivée à un constat sans équivoque. Je me suis rendue à l'évidence : l'école Maurice-Duplessis de Laflèche (devenu St-Hubert, devenu Longueuil) ne me rappellera de toute évidence pas pour m'annoncer qu'il y a eu une erreur et que je dois recommencer ma 3e année du primaire. C'est probablement safe de recycler mon manuel scolaire...
Alors voilà, hier soir, tard, je suis devenue une adulte en envoyant au recyclage mes manuels scolaires, mes travaux et mes cahiers du primaire, du secondaire, du cégep et même mes examens et mes travaux universitaires.
Ce fut dure, l'émotion était intense, j'ai quand même pris le temps de jetter un dernier coup d'oeil à mes cahiers (à l'époque où l'URSS était un pays et où y'avait 2 Allemagne et un mur) mais voilà, je leur ai dit un dernier adieu et je me suis séparée de mes cahiers. Ils auront quand même eu toute une vie, de la rive-sud de Montréal, au nord de Montréal, à Moncton, pour finir recyclés à Ottawa.
samedi, juillet 14, 2007
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1 commentaire:
ahhhh! en te lisant je ressentais tout à fait l'émotion! Et je te trouve bonne d'avoir posé ce geste, je l'ai fait à quelques reprises... mais ça reste déchirant!
Dis... t'as gardé les lettres d'amour quand même hein?
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