J'ai souvent réfléchi au signe distinctif qui identifie ma génération. Puis hier, comme un fantôme, ca m'est apparut évident. Le suicide. Nous avons tous, les gens de mon âge, connu un ou des amis qui se sont suicidés. En bas d'un pont, devant un train, à côté d'une boîte de pillules...À un moment ou à un autre de notre adolescence, on y est tous passé. On y a pensé, certains sont passés aux actes, ce sont ratés pour la plupart et d'autres ont réussit. De mémoire, je dirais que j'ai eu 4 amis qui se sont ratés, 1 qui a réussit et un autre qui a bien failli y passé disons "involontairement" par overdose. Et je suis sûre que j'en connais pas nécessairement plus que les autres. Pour nous, pour moi en tout cas, le suicide c'est avant tout un choix de vie. Comme on peut choisir une carrière, une religion, d'être marié ou célibataire. On peut aussi choisir le suicide. Plusieurs plus vieux pensent que le suicide est un acte inpensé, non-réfléchi et que le seul fait d'en parler aux ados les poussera forcément à le poser eux-même. ben voyons, Le suicide, croyez-moi, c'est avant tout le contraire d'un acte lâche. Laissez-moi vous dire que ca prend tout son courage pour se mettre sur la voie ferrée et voir le train arriver sans se pousser. Mais aussi, c'est tout le contraire d'un acte non-réfléchi. On vérifie l'horaire des train, on y va une fois avant pour voir s'il ira assez rapidement pour bien nous frapper sans juste nous arracher une jambe et en nous laissant après toujours en vie et paralysé pour le restant de ses jours. Puis on écrit une lettre pour expliquer qu'est-ce qu'on lèque à qui et pour laisser un dernier mot à nos amis. Plusieurs pages souvent. Puis on pose le geste. Quiconque affirmant que le train passait par hasard et que le jeune était "par hasard" sur le voie ferrée se met le doigt dans l'oeil. On est sans doute une génération habituée aux funérailles mais qui pourtant ne va jamais à la messe dominicale. Probablement aussi la seule génération à avoir beaucoup de respect pour les gens qui choissisent le suicide. Pas parce qu'on idolâtre les suicidés, qu'on les comprends mais bien parce qu'on respect ce choix là, choix auquel on a nous aussi déjà songé et auquel on songe peut-être encore. Dans le fond, c'est la mort qui unit notre génération.
"On se pose beaucoup de question sur la vie,
Mais on ne trouve que très peu de vraies réponses.
Vous vous poserez beaucoup de questions sur ma mort
Mais comme pour la vie, vous ne trouverez que très peu de vraies réponses."
Alexandre Bournival (décédé le 14 septembre 1995)
samedi, novembre 01, 1997
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1 commentaire:
Julie,
si tu reçois mon commentaire, stp écris-moi. n_ayotte@hotmail.com
J'étais une amie d'Alexandre et je repensais à lui aujourd'hui.
Nathalie
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