vendredi, février 13, 1998

13 février 1998

Couchée dans un divan orange vif. Aussi vif que certaines de mes chroniques. Dans le silence du néon rose et bleu. Bleu comme tes yeux. Mes lunettes jaunes et mon boa à plumes blanches. Seule à regarder la pluie tomber sur la ville, dans le silence du néon, dans l'univers de mes rêves. Et cette voix. Cette voix venue de si loin et qui me touche de si près. La brume sur cette ville et cett voix qui parle de soleil. Cette voix si proche de moi malgré le heures de distance qui nous séparent. Cette voix de la ville. La ville qui me parle. Me crie qu'elle existe, me dit "hold on", ou "revient". Il pleut ici mais cette voix qui me dit qu'il fait soleil. Parce que là bas, il fait vraiment soleil. Il fait toujours soleil quelque part dans l'univers.
Allongée dans ce divan, écoutant la pluie qui tombe, je regarde Juliette sur mon mur. Elle qui du haut de son balcon regarde le ciel en se demandant ce qu'il lui réserve, à elle. Et cette voix qui brise le silence. Cette voix qui surgit de nulle part, sans même savoir qu'elle est ici, avec moi. Dans un univers fait de rose, de bleu et de jaune, cette voix que j'attends et que j'écoute. Comme on écoute la messe lorsqu'on est croyant. Cette voix que j'écoute comme on attend la fin du monde que l'on sait inévitable. Sans vouloir s'enfuir puisqu'on sait que ce sera inutile. J'écoute cette voix qui m'englobe, qui me berce, qui m'ensorcelle comme on attend la fin du monde sans pouvoir l'éviter, simplement en l'acceptant et en l'attendant. J'écoute sans penser à demain. Sans penser à hier. Sans penser. Juste en savourant le moment présent. Comme si c'était le dernier. Comme si c'était le seul. Ne pas penser, juste en profiter. Juste savourer.

LPO à la radio, tous les jeudis de 16h à 18h, heure de Montréal, bien sûr!

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